L’activité du Cercle des
Anciens Elèves pendant la guerre.
Bien que la mobilisation d’abord, la
Guerre ensuite aient mis en veilleuse les activités extérieures de notre Cercle, ce dernier n’a jamais cessé de remplir certaines missions essentielles. Au plus fort de la tourmente, avec des moyens financiers extrêmement réduits, le Comité s’est efforcé d’aider les élèves et les anciens élèves. En ce qui concerne les premiers, il a pu payer le minerval de certains qui se trouvaient dans une situation fort pénible parce que leur père avait été arrêté, déporté ou exécuté par l’ennemi. Quant aux autres, nous savons le plaisir avec lequel ceux d’entre eux qui étaient prisonniers en Allemagne ont reçu le colis de livres et le colis de vivres qui leur ont été envoyés. C’était là de fort modestes libéralités, mais les cotisations n’avaient plus été perçues depuis 1940 et aucune thaumaturgie n’aurait pu porter remède à cette impécuniosité.
Au lendemain de la libération, un dernier effort permit d’apporter quelque aide à certaines familles de prisonniers politiques anciens élèves. Et tout de suite, le Comité se préoccupa de faire le recensement des disparus.
Hélas ! Chaque semaine apportait un nouveau nom. C’est alors que prit corps l’idée de dresser dans la cour de l’école un monument qui perpétuerait la mémoire des héros. Les ressources redevenues normales du Cercle et de nombreux actes de générosité de la part d’anciens en ont permis la réalisation l’an passé. Il semble qu’en cette journée du 15 mai 1947 toutes les promotions de l’Ecole Normale de Mons s’étaient donné rendez-vous dans les vieux murs familiers pour communier dans un même hommage pieux et reconnaissant.
Dans le même temps, les photographies de nos martyrs étaient rassemblées en un tableau d’honneur en attendant de pouvoir être réduites à un même format et placées dans la galerie du premier étage des nouveaux bâtiments. D’autres gestes de piété étaient aussi accomplis par le Comité qui déléguait quelques-uns de ses membres à chaque cérémonie marquant le retour des cendres de chaque ancien décédé dans les geôles allemandes.
A côté de ces devoirs, d’autres moins pénibles ont continué à être remplis. Un legs de Monsieur l’Inspecteur Baudour, ancien élève de l’Ecole Normale et ancien instituteur de l’Ecole d’Application, a permis d’accorder un prix de pédagogie aux élèves de quatrième année. Un secours discret a, comme par le passé, permis aux élèves nécessiteux de franchir des étapes difficiles de leurs études. Avec l’aide de certains professeurs de l’Ecole Normale, plusieurs fêtes ont été organisées. Que l’on se souvienne de la représentation des « Femmes Savantes » en 1946, de celle de « Maître Pathelin » » en 1947 et enfin, voici quelques jours à peine, du spectacle unique donné par les Comédiens Routiers du Hainaut. Il n’a manqué à ces diverses manifestations artistiques que la présence d’un plus grand nombre d’anciens pour être pleinement réussies… (Et pourtant la tenue de soirée n’était pas exigée et le prix d’entrée était le même que celui des jardins publics).
Le « Trait d’Union », enfin a été l’objet d’une tendre sollicitude mais sa résurrection n’a été possible que grâce à l’inlassable persévérance du Président d’Honneur (qui donc est-il ?). C’est lui qui, maniant la baguette magique, a mis entre nos doigts la revue que vous feuilletez et qui, nous l’espérons, saura vous plaire comme elle le fit naguère.
Voilà rapidement esquissés les grands traits de l’activité de l’Associa- tion depuis huit ans. Il est possible de faire plus, il est possible de faire mieux. Pourquoi ne nous enverriez-vous pas vos suggestions. Vous n’avez pas oublié l’adresse ? Et, au fait, pourquoi ne viendriez-vous pas « en propre personne » le jour prochain de l’Ascension, apporter les idées que l’on vous réclame ?
SCRIBA CR.