Pour l’enseignement artistique à l’école inférieure. ******************************************
Dans un précédent article qui ne renfermait que des choses déjà dites, j’ai mis le doigt sur l’abandon où nageaient les activités manuelles à l’Ecole inférieure.
J’ai dénoncé le manque d’intérêt que les pouvoirs publics et scolaires, en général, affichent à l’égard des disciplines à caractère esthétique. C’est un signe des temps.
Au début de mars, j’ai entendu un bref communiqué radiophonique émanant de l’ I.P.E.L. . Le lendemain, je relisais dans une feuille locale le même communiqué. Le voici :
« Un grand pas a été franchi dans l’amélioration des bibliothèques publiques mais pour l’enseignement des beaux-arts : la musique, danse, art vocal, il y aura un gros effort à faire à tous les échelons ».
¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨ Ce jour, je n’examinerai qu’un aspect de toutes ces disciplines propres à donner à l’enseignement inférieur un autre parfum, celui de l’enfance. On jetterait au panier cette méthode pour adultes en réduction. Un premier conseil : Donnez un local approprié, soit une salle, soit une classe, aménagé avec des moyens simples et rustiques. Vous vous souvenez certes des leçons de gymnastique données entre les bancs de la classe. On ne prenait même pas la peine d’ouvrir les fenêtres, ni de retirer les bancs. Aujourd’hui vous vous êtes tous adaptés à la salle de gymnastique, au costume, aux appareils, aux cross, aux compétitions.
Pourquoi n’y aurait-il pas une salle où l’on ferait les travaux et activités esthétiques de l’école ?
Dans cette salle unique, on fera du modelage, peinture, illustration, peinture directe, danse, théâtre, chant choral.
Supposons que la salle est donnée. Il y régnera une propreté de bon ton et non pas tout d’abord l’interdiction de travailler car on travaillera sur le sol, sur mur, sur meubles. Toute la salle doit servir de support. Les tables peu nombreuses sont munies d’une surface lavable car elles recevront les assiettes à couleur. Sur les murs , tout autour, et pour que chaque élève puisse avoir sa place, il y aura un cadre long de 60cm de largeur – Il sera aussi long que le mur sur lequel il se pose. Il sert de chevalet quand il est fixé obliquement, Il sert de table quand il est fixé horizontalement. Donc, un grand lutrin qui se rabattra le long du mur après usage. Chaque élève dessine sur une planche de triplex ou d’unalit sur laquelle il fixe sa feuille ( lutrin oblique ) . Il va modeler sur le lutrin horizontal.
Il restera un mur pour disposer quelques armoires simples, une par classe. Il y aura un évier qui ne se bouche jamais. Quelques poubelles à couvercle serviront de coffre pour la terre plastique … et en avant .
J’oublie quelque chose.
Abandonnez crayons et gommes et vous aurez alors assez d’imagination pour utiliser les papiers coupés, les taches de couleur, la bruine, le pochoir, la pomme de terre, le lino, la craie de couleur, l’aquarelle, la peinture directe.
Un exemple. Vous avez reçu des poudres de couleur et pas de godets. Vous demandez un litre de silicate, le même qui conserve les œufs. Vous l’utilisez à raison de 300 grammes pour un litre d’eau. Vous avez une eau qui colle et qui dilue les poudres. Vous enfermez en flacon et vous distribuez en godets éventuellement de simples couvercles de boîtes. Chaque élève a sa série. Utilisez du papier à bon marché , rarement du papier de dessin, papier journal ou papier en rouleau. C’est meilleur et moins cher. Si par exemple vous ne disposez pas de silicate, vous mettrez de l’eau sucrée en attendant mieux.
Tout ce que je viens de dire se trouve dans les livres, mais un livre n’a jamais rien fait tout seul. Je crois que vous comprenez. Se servir du livre sans améliorer c’est le signe flagrant que l’on n’en veut pas trop.
Je termine mon bavardage en faisant des vœux pour que l’enseignement esthétique à l’école inférieure se fasse bien, très bien même. Il y a assez longtemps qu’il est négligé.
F. Gaullet