Extrait tiré du T.U. 1977

IMG_0015UN CENTENAIRE QUI SE TERMINE

SUR UN AIR DE PRINTEMPS.

Le 22 décembre, les Jours commencent à s’allonger. Le solstice a eu lieu. Voilà l’Ecole Normale repartie pour cent ans.

Ce fut une belle fête, sans côté ampoulé.

Autour du Président des Anciens, notre fin, direct et délicieux Jean Burrion, avaient pris place le maïeur de Mons (Abel Dubois est sorti de notre Maison et l’honore), M.Mathieu (qui représentait le corps professoral) et Madame Françoise Balenghien, une toute jeune institutrice, major de la promotion Léon Gilmant – celle du Centenaire.

Il y avait aussi Marion Coulon, bien sûr, tel qu’en lui-même la retraite le change, et qui – juvénile et périlleux – n’en finit pas de régler ses comptes d’adolescent.

Une jouvence.

Tous dirent ce qu’il fallait. C’était fait de souvenirs doux-amers; plus de cigüe que d’ambroisie. Peut-être omit-on de parler de ceux qui ont donné et donnent ä cette Maison un lustre incomparable. Un petit vent d’ingratitude soufflait.

Mais notre Ecole est solide et aime entendre de salubres critiques.

D’ailleurs, l’ingratitude est un mets de choix.

Tout cela entrecoupé d’une musique nerveuse d’André Souris, qui fut professeur à l’Ecole et qui illustra accessoirement la R.T.B. Vraiment, l’’Ensemble instrumental du Borinage, où joue une de nos jeunes Anciennes (Mademoiselle Roselyne Dubuisson) est de qualité.

Auditorium (Salle Nation Coulon désormais), plein à craquer.

Puis, des fleurs à nos trop nombreux Morts, dont les noms sont là, au milieu de nous. Comme dans le poème d’Aragon:

“Déjà, nous n’êtes plus que pour avoir péri…”

Pour eux, Freddy Maton, éducateur diplômé par nous et qui est un collègue aux mille talents, lance un “Aux Champs” qui déchire.

A la dernière note. L’horloge centenaire, rouillée et ahanante, se remet à sonner. Les normaliens sortent d’un long garde-à-vous.

Garde à nous…

Un drink, un pot, une chope, une pinte; zakouski et sandwiches: toutes les langues des retrouvailles.

 

Tout cela avait été précédé d’une inauguration simple comme les choses vraies, et qui sont d’elles-mêmes solennelles. Ivon Jones, qui s’identifie à tout notre labeur et avec le rôle éminent de l‘Eco1e d’App1ication, découvrait la pierre et le texte que nous reproduisons ici.

Nous nous engageons dans un second siècle.

Nous nous engageons à bien l’entamer. Nous nous engageons.

C’était d’ailleurs le jour où le soleil commençait à remonter dans le ciel.

Ernest CARLIER.

Capture

Deux dates. Une pierre brute pour l’avenir. L’abeille construit son rayon, cellule par cellule, hexagone par hexagone.

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